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 [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla

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Samael A. Montgomery
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MessageSujet: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyJeu 16 Déc - 17:38

Eyes wide shut Le Bootlegger, un bar dans le centre-ville l’appelait régulièrement pour bosser derrière le comptoir. Ils avaient une gamme de whisky assez impressionnante, notamment grâce une importation de divers pays. Mais il y avait d’autres choix d'alcool, moins variés et une carte de cocktails. Les prix variaient de quelques dollars à des dizaines selon les goûts de chacun. Installé non loin des grandes institutions du quartier, les clients étaient notamment des travailleurs en costumes, des médecins usés par leur journée ou des clients réguliers venus chercher le plaisir olfactif et gustatif d’un bon whisky. Dans une ambiance rappelant la prohibition, fait de belles boiseries, aux couleurs chaudes, la clientèle allait et venait et les serveurs et serveuses ne chômaient pas.

Samael était derrière son comptoir depuis le début de soirée, s’occupant des commandes données par le serveur, les installant sur le plateau devant lui. Trois whiskies, un cocktail et un soft pour une table, une bière, un verre de vin et deux whiskys pour une autre. Les rires se mêlaient aux voix parfois fortes de cette clientèle qui oubliait sa journée. Il n’y avait aucun dress code mais pourtant, la majorité continuait à porter leur costume de la journée, donnant une ambiance assez atypique. Les employés se devaient de passer une tenue correcte, toujours pour rester dans le ton de la prohibition. Alors Sam portait une chemise blanche, des bretelles accrochées à un pantalon noir et un nœud papillon. Il avait laissé son jean et son t-shirt dans une salle réservée aux employés. Cheveux en arrière, il profita d’un instant de calme pour se fumer une cigarette alors qu’une musique des années 20, 30 commençait dans les enceintes du bar. Il profita pour discuter avec des clients qui commandaient directement au bar, parlant de l’actualité à Downfall, des dernières attaques perpétrées par les flics et les Prayers, des idées parfois complotistes qui en résultaient libérées par les alcools forts. D’autres plus silencieux buvaient tranquillement, le regard rivé sur leur verre, peut-être perdu dans leurs pensées ou à l’écoute des histoires trépidantes. La soirée avançaient, les tables se libéraient de toutes cette ébriété, les clients savaient qu'ils finiraient par revenir, demain ou après demain pour continuer d'oublier cette vie qu'ils menaient. Quelques mots finirent par être échangés entre le barman et le client silencieux. Le blond sourit, recevant à son tour un sourire et quelques billets en plus.

La place se libéra et il termina de laver les verres revenus, clope encore aux lèvres, qu’une cliente prit place. Il posa sa cigarette dans le cendrier et ramena les verres propres à son niveau, emplacement habituel, juste derrière lui et tandis qu’il rangeait, il s’adressa directement à la nouvelle cliente, ne lui laissant guère le temps de regarder la carte, pouvant l’aiguiller même s’il ne connaissait clairement pas tous les alcools présents.

Bonsoir, que voulez-vous boire ?

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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyJeu 16 Déc - 21:47

Les patients vont, les patients viennent.
Non-stop.
Toute la journée.
Comme les roues du bus, qui tournent.
Mais sans la mélodie.

Travailler dans un hosto de ce côté-ci du Mur ça ressemble en tout point à l’autre côté, et pourtant c’est on ne peut plus différent. Dans les grandes villes, au moins, à l’occasion on croise un patient qui peut se permettre les soins. Qui a une assurance en béton armé. Le dada du département financier. Il y a d’ailleurs moult services qui n’acceptent nul autre que monsieur-madame-dollar. Si vous ne pouvez pas vous permettre tel ou tel médecin, vous passez votre chemin. Un autre prendra plus que volontairement votre place sur la liste d’attente. Le service psy n’y échappe guère. Mon agenda était plein à craquer sur huit mois. Au moins. Pire que les collègues en dentisterie. Heureusement j’ai toujours eu le plaisir de pouvoir compter sur une assistante (ultra-)résistante au stress et passée maître dans l’art du tetris. Un esprit sain dans un corps sain. Là en occurrence, une empathie saine dans un agenda parfaitement millimétré.

À Downfall par contre …
Non mais franchement, vous avez vraiment besoin que je vous dessine la situation ? Ça rentre, ça rentre, ça rentre. Parfois ça sort. Souvent pas. Ou bien ça revient. Des junkies en-veux-en-voilà. À tout et à rien, souvent en même temps. Des blessés. Souvent graves (sinon ils ne se déplaceraient pas). Parfois pas. Ou alors on ne sait pas. J’ai beau être un crack dans mon domaine, ce n’est pas pour autant que c’est écrit sur le front des patients quel mal les ronge. Que ce soit de l’extérieur, ou de l’intérieur. Là où j’excelle. Du moins, là où j’excellais.
Le monde ici et le monde là-bas, ils se frôlent, mais ça s’arrête là. J’aurais carrément de quoi écrire un prochain bouquin rien qu’en faisant le tour du personnel infirmier. Une anecdote par-ci, un vécu par-là et des cicatrices/slash/souvenirs en sons et en couleurs. Il me suffirait de tout mettre sur papier, de l’envoyer au premier éditeur trouvé dans un annuaire (à défaut d’avoir une connexion internet fiable) et c’est le bestseller assuré. À Los Angeles, Downfall est un mythe. Une source d’inspiration et – plus encore – de débridation (mais oui ce mot existe, si je vous le dis!). Si quelqu’un prenait le temps de concrétiser tout cet air de mysticisme …
Les gens n’y verraient qu’une succession de clichés ou encore la nième copie d’une mauvaise série B. Le genre d’exagération qui sent le fake à des kilomètres à la ronde. Même Dr. House leur semble plus réaliste. Qu’ils sont donc étroits d’esprit. Qu’ils sont donc bénis tout là-haut, sur leur perchoir divin à cracher sur la petitesse des énergumènes qui n’ont pas eu l’honneur de naître de l’autre côté de ce si joli Mur. Même les quartiers les plus miteux et malfamés des grandes villes ne sont en rien comparables à ce qui se trame ici.
Si les gens savaient … ils raseraient tout au napalm.

Défaitiste ? Moi ?
Je ne vois pas ce qui vous fait penser cela.
Après tout, il n’y a que la vérité qui blesse.
Et s’il relève de mon choix personnel d’être venue me perdre ici pour les prochains mois de ma vie (ne nous projetons pas trop loin dans l’avenir, voulez-vous), ce n’est pas pour autant des plus plaisants de se rendre compte que tout est vrai. Et que le vrai est encore plus moche vu de près.
Amen.

Ce n’est pas que je broie du noir (voyons !), mais après une garde aux urgences je vous prie de croire qu’on n’a pas nécessairement envie de rentrer illico presto à son appart. Surtout pas quand rien n’y personne ne vous y attend. Je ne prends pas en compte ma grosse pantoufle poilue qui a fort probablement déclaré le canapé « nouveau trône de sa Seigneurie ». Il me pardonnera allègrement de faire un petit détour avant de rentrer. Cela lui plaira sûrement plus que de me voir me barrer en douce au beau milieu de la nuit. Après tout, il pourrait faire un cauchemar. Et ce n’est pas comme si son nouveau meilleur-ami-du-monde (monsieur Divan) avait cette capacité extraordinaire qui consiste à faire des gratouilles juste là où il faut. Tant qu’il n’a pas trouvé un ustensile d’appartement capable de lui prodiguer cela, ma réputation est sauve. Et ma place dans la meute également. En attendant, je pense qu’un petit verre ne me fera pas de tort. Un seul. Juste pour dire de.
Et puis m#rde, depuis quand j’ai à me justifier moi ?!

Je passe la porte du premier bar qui s’offre à moi (bon en fait c’est le deuxième, parce que le premier ne m’inspirait mais alors absolument aucune confiance et que l’instinct de survie ça sert aussi à ça dans l’ère moderne), je passe donc la porte et pars en ligne droite direction le comptoir. J’avise sur un endroit où deux tabourets vides se tiennent côte à côte, histoire de pouvoir déposer mon manteau à proximité. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance au premier vestiaire venu, mais c’est tout comme.
J’ai à peine le temps de poser mon royal popotin sur la chaise que le barman m’accoste déjà. Ma foi, c’est du rapide.

- « Que me conseillez-vous? »

Je m’assure que mon manteau ne dévale pas de la deuxième chaise à la première occasion et m’installe un peu plus confortablement.

- « Une spécialité locale ? »

Si possible pas quelque chose qui va me faire gerber tripes et boyaux cette nuit. C’est que l’appartement ne se situe pas au coin de la rue.

- « Et bonsoir également. »

Et la marmotte elle met la politesse … dans le papier d’alu !
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 22 Déc - 20:45

Eyes wide shut La cliente s'installa sur le tabouret qui venait de se libérer, déposant son sac et sa veste à côté d'elle, bloquant ainsi la place. Vu l'heure, les clients ne viendraient qu'en petit nombre et elle ne sera pas obligée de libérer la place. Samael l'accosta rapidement pour lui préparer sa consommation alors qu'il rangeait les verres propres à leur place, juste en face de la brune. Une quadragénaire, élégamment vêtue, qui ne tachait pas avec l'ambiance du Bottlegger. Que voudrait-elle boire ? À coup sûr vu ses traits tirés, elle avait passé une journée difficile. Vu l'heure, soit elle avait passé un mauvais moment avant pour finir seule dans un bar du Civic Center, soit elle avait un métier avec des heures anarchiques, pas métier qui avait des horaires de bureaux. Il pencherait pour le repas avec une autre personne qui n'avait pas donné de suite. Aucune violence, aucun mouvement figé par la douleur. La cliente lui répondit rapidement, s'intéressant à ce qu'il pouvait conseiller. Vu la large gamme de choix, il risquait d'en avoir pour la nuit même s'il irait sur ses connaissances.

Tout dépendra de vos goûts, avant tout ! ​Lança-t-il amusé par cette réplique qu'il sortait à toutes ces personnes qui ne savaient pas choisir. Plutôt alcool fort ? Ou au contraire quelques choses de plus léger comme une bière ? Peut-être même quelque chose de sucrés ? À partir de là, je pourrai vous aider, sinon, j'en ai pour la soirée à vous parler de tous ces alcools. ​

Et il fit un pas de côté pour lui présenter d'une main l'ensemble des bouteilles présentées derrière lui, sourire charmant et agréable sur les lèvres. Et encore ce n'était qu'un avant-goût . Il reprit sa cigarette pour tirer dessus avant de revenir vers sa cliente. Après tout, elle voulait connaître une boisson locale. Seulement avant de s'intéresser à cela :

Mais surtout ! Avant tout ! ​Reprit-il le regard plein de malice, la tête d'un Montgomery tout craché, même si Timothy l'avait lui aussi, il garda une pause, le nez légèrement relevé pour ajouter d'un ton parfaitement sérieux. Dure journée ?​

Parce que cela allait forcément jouer sur le choix. La cliente pourrait l'envoyer péter en lui demandant de faire son travail, lui servir son verre et se taire. Chose qu'il avait l'habitude d'entendre, seulement son air jovial, ses yeux vairons et ses grands sourires amènent souvent les clients à déverser un long flot de paroles.

En tout cas, si vous avez envie de quelque chose de local, ce sont des bières sortie tout droit du Watts, brassées dans la ville. Et il y en a pour tous les goûts, brune, blonde, rousse et cinq autres. Ça sera selon vos préférences en matière de bière.​

Sam ne les connaissait pas toutes. Huit portants le nom des sept péchés capitaux et la dernière ayant le nom de la ville. Le barman qui bossait là-bas et qui avait clairement la gueule de Superman lui avait parlé d'une théorie selon laquelle le choix de la bière sans connaître le nom marquait souvent le péché qui était le plus prédominant. Une histoire totalement farfelue qu'il n'avait jamais vue à l'œuvre. Il n'avait pas connaissance d'autres alcools locaux.

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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyDim 23 Jan - 20:55

Le barman me renvoie un sourire enjoué. Un léger pétillement dans les yeux. J’ignore s’il me voit comme une potentielle cliente qui a trop de billets verts dans son joli sac de marque (il faut vraiment que j’arrête de me trimballer avec des affaires pareilles), soit comme une nunuche bon chic bon genre qui n’attend qu’un petit sous-entendu bien placé pour aller plus loin. Je sais, je sais. C’est très stéréotypé. Très péjoratif aussi. Mais si j’ai bien appris une chose depuis que je suis passée de l’autre côté du Mur, c’est que les apparences sont moins trompeuses qu’il n’y parait. Et cela vaut également pour les clichés de polichinelle. Downfall est vraiment l’endroit par excellence qui donne vie aux personnages de polar noir. Et le jongleur de cocktail n’y fait pas exception. Il n’y a d’ailleurs qu’à regarder son attitude à mon égard. Je sens mes sourcils se tortiller un peu (façon de parler). Est-ce que j’ai vraiment une tête à boire de la bière ? Et dans le même registre : qu’est-ce qu’une tête à boire de la bière ?

Je n’ai cependant pas le temps de répliquer, qu’il change son fusil d’épaule. Ou plutôt : qu’il charge la balle. BANG. En plein dans le ventricule gauche. J’ai envie de regarder derrière moi. Histoire de m’assurer que c’est bien à moi qu’il s’adresse. Ou, justement, qu’il a trouvé une autre victime à psychanalyser. Désolée bichon, mais ça c’est de mon ressort.
Tu devrais te contenter de tes bouteilles. Je suis certaine qu’elles sont moins blessantes dans la répartie. Même en t’entaillant les paumes après une mauvaise chute.
Mais qu’à cela ne tienne.
Après tout, qu’est-ce que j’ai à perdre ?

- « Dure vie j’ai envie de dire. Mais n’est-ce pas le cas de tout le monde de ce côté-ci du Mur ? »

Et avec cela je lui offre bien plus d’informations que je n’avais dans l’intention de le faire.
Ma foi, c’est qu’il est plus doué qu’il en a l’air le beau gosse !
Ça m’arrache un ersatz de sourire que je ne tente même pas de cacher. Il l’a bien mérité. Même en prenant en compte cette ridicule mise en scène pour me présenter son propre mur.
C’est qu’il a détourné ma question première en m’obligeant à faire le premier pas. Subtile. Pas assez que pour berner quelqu’un comme moi, mais je lui accorde le point.
Alors s’il veut me proposer de la bière plutôt que quelque chose de plus raffiné, autant me laisser tenter. Au pire, je ne reviendrai pas. Au mieux …

Je me penche un peu, les coudes sur le bar, pour mieux lire les étiquettes. C’est qu’il est tard et que j’ai passé une bonne partie de ma journée à mater des écrans en tout genre.

- « Downfall ne se fait pas prier à se comparer aux sept péchés capitaux. »

Serait-ce donc une femme au pouvoir ?
Car si c’est un homme, je crains fort une phénoménale déception dès la première gorgée. Et non, je ne suis ni sexiste ni féministe. L’histoire ne fait que se répéter. Même pas besoin d’avoir un diplôme de psy pour savoir cela.

- « Malheureusement sa réputation le précède. Je vais donc opter pour … »

Je marque une pause calculée, faisant mine de peser le pour et le contre de chaque bouteille. Je sais pertinemment laquelle je vais choisir. Je me demande si quelque chose se trame derrière. Ce qui est fort probable. Mais est-ce pour autant un fait avéré, ou plutôt une légende urbaine ? Il est souvent dit que l’homme est ce qu’il mange. Mais qu’en est-il de ce qu’il boit ?

- « Non. »

Je retrouve ma position de base bien avant d’émettre mon choix à voix haute. Je décolle mon regard de ce mur de trophée et le reporte sur les beaux yeux de mon barman. Mon. C’est ce qu’il est actuellement et ce tant que je n’ai pas officialisé mon choix.

- « C’est vous qui allez me dire quel péché vous me prêtez. »

Allez-y monsieur le charmeur, gagnez donc mes faveurs.
Surprenez-moi.
Ou pas.


Dernière édition par Mickaëla Andersonn le Dim 20 Fév - 20:32, édité 1 fois
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Samael A. Montgomery
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyVen 28 Jan - 11:29

Eyes wide shut La réponse à sa question était plus rhétorique, ne dévoilant rien de plus à se mettre sous la dent. Enfin, elle n’était pas de la ville. C’était une chose assez intéressante à voir. Les habitants n’en parlaient que rarement du Mur. Il faisait partie de leur quotidien et n’y pensait presque plus. Ceux venus de l’extérieur avaient dû mal avec ce sentiment d’enfermement. Pour certains, c’était une protection pour d’autres un moyen de les étouffer. Mais tous avaient choisi de venir ici. Lui-même n’avait pas été à l’aise à l’idée d’être coincé, surtout quand il avait compris s’être planté sur toute la ligne. Mais à présent qu’il avait sa famille près de lui, le Mur n’avait rien de menaçant. La cliente lui offrit un sourire assez mystérieux à ses yeux.

Peut-être pour une bonne partie, mais pas tout le monde ?​ Lui répondit-il avec malice.

Il était facile de mettre tout le monde dans le même sac mais lui ne se sentait pas mal. Il avait ses boulots, un appartement dans un quartier sympa, des amis avec qui ils se réunissaient régulièrement et sa famille. Il se considérait comme bien lotie. Comparé à certains. Samael voyait bien la misère autour de lui. Les sans-abris, les familles qui n’arrivaient pas à manger tous les jours, la violence qui régnait dans certains quartiers. C’était presque surprenant que les pauvres n’aient pas pris d’assaut des quartiers comme Palos Verdes pour dépouiller les riches habitants. La quadragénaire se pencha sur le comptoir pour mieux voir les bouteilles de bière où étaient marqués les différents noms. Une pique lancée à Dieu sait qui mais qui amusa le barman.

Sûrement une décision commerciale pour faire vendre,​ glissa-t-il pensif en regardant à son tour les bouteilles. Ça marche apparemment, j’en avais vu à L.A.​

Il avait déjà entendu parlé de ces bières avant de venir à Downfall. Il y avait le côté subversif qui attirait la clientèle. Une curiosité presque malsaine. La cliente commença une phrase, mais s’arrêta en plein milieu pour laisser la décision au barman. Le péché qui lui donnerait. Samael s’arrêta dans son action et laissa un bref rire comme réponse alors qu’il reprenait sa cigarette pour tirer à nouveau dessus.

Je n’ai pas ce talent pour donner un péché à quelqu’un avec si peu d’info. Certes, je parie que vous n’êtes pas du coin, et que votre journée a été plus compliqué que d’ordinaire au point de faire un détour par ici au lieu de rentrer vous coucher mais dire si vous êtes orgueilleuse, avare ou gourmande, non. Peut-être plus tard ? Je ne sais pas. Par contre, je peux vous dire une chose vraie, certes, qui n’est pas locale … Mais je fais d’excellents cocktails, les meilleurs même. Il suffit juste que je sache si vous aimez les alcools forts ou non, et si vous êtes plutôt sucré ou non. Oh, et évidemment, des allergies.​

Samael ne choisirait pas la boisson que sa cliente boira. Ce n’était pas à lui de décider. Certes, il lui aurait conseillé une Greed, une blanche aux notes houblonnées, IPA, assez rafraîchissante. Mais, il n’avait pas le talent de son collègue barman pour décider de ça. À l’inverse, il était capable de faire découvrir des cocktails, enlevant l’image parfois négative de ces boissons. Toujours trop sucré, trop de jus de fruit. Des personnes appréciant des goûts plus secs, plus proches des alcools forts pourraient être surpris.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyLun 21 Fév - 22:12

Je me demande bien quelle image je lui reflète en cet instant bien précis. Pêché capital ou non. Rien que par cette question, je lui accorde le doute entre envie et orgueil. Même si mon sac, mon manteau ou encore toute cette pseudo mise en scène depuis que j’ai passé la porte d’entrée ferait plutôt pencher la balance en faveur d’un certain degré d’avarice.
Il est bien connu que chacun des pêchés s’instille en nous. Certains ont juste tendance à se dévoiler plus aisément que d’autres.
Et autant ce n’est vraiment pas des plus flatteurs de s’en auto-attribuer un, au moins je ne m’en cache aucunement. Bien sûr que je me sens largement au-delà de la moyenne. Il n’en convient que sans la moyenne inférieure, il serait sacrément moins aisé de s’y élever.
Mais assez de cela.
D’ailleurs mon interlocuteur me donne raison en m’apprenant que ces sept petites bouteilles sont également commercialisées ailleurs. Quelle … déception.

Il tire une nouvelle fois sur sa cigarette.
À chaque fois ça me rappelle que j’ai arrêté.
Et tirer une seule fois risque fort bien de me faire replonger.
Je n’y aspire pas particulièrement.
Mais je n’exclue pas que ça risque d’arriver si mon quotidien continue à me flinguer.
Bordel, mais c’est qu’il y a des relents de dépression là-dedans !

Je sors de ma pseudo-rêverie grâce au beau gosse dont je n’ai pas capté le nom. Pas que cela importe à ce point dans des circonstances pareilles. Mais ça pourrait être une prochaine étape dans cette soirée qui s’annoncera plus ou moins longue selon le degré d’alcool que j’arrive à ingérer avant de succomber. Ce que je n’aspire pas à faire non plus, je vous rassure. J’aimerais bien rentrer à une heure – presque – décente. Debout. Et seule. Enfin, on s’entend bien.
Et NON il n’y a rien à lire entre les lignes.

Un cocktail ?
Ma foi, je dois dire que cela colle déjà vachement mieux à ce que je m’attendais à trouver dans un endroit pareil.
Même si je ne m’attendais pas vraiment à quelque chose en premier lieu.
Juste autre chose qu’au premier pub du coin.
À proximité d’un hôpital en plus.
Même si c’est un hôpital de Downfall.
Cessons pour autant de parler boulot. Il sera toujours là demain. À attendre avec une certaine impatience que je me pointe et que je lui fasse la morale. Ou que je lui laisse me faire la morale. Inutile de demander, ce serait trop long à expliquer.

- « Évitons trop fort. J’ai encore quelques obligations à atténuer en sortant d’ici. »

Cette obligation porte le joli petit nom de BOB, mais ça il n’est pas obligé de le découvrir. Du moins pas avant le premier verre. Ni le deuxième ou encore le troisième. Pas que je compte en descendre autant. Mais qui sait. Il me doit encore une bière en fin de parcours. À voir si cela signifie qu’on passera la soirée ensemble ou si je serai obligée de me repointer ici à l’occasion.

J’ai vraiment besoin d’un verre là.

- « En ce qui concerne le sucré, uniquement s’il n’écrase pas le rendu final. »

Sans quoi je me serais arrêtée dans un night shop pour une sucette.
Holà … ça ne vole pas bien haut ce soir.
Alors STOP, on arrête les dégâts là tout de suite maintenant !
Et plus vite que ça !

- « Oubliez tout ce que je viens de dire. Servez-moi votre spécialité à vous. Pas celle de Downfall. Pas celle de Bootlegger. La vôtre. Et prenez-en un pour vous également. »

C’est sorti tout seul.

- « Même si vous n’avez probablement pas le droit de boire pendant vos heures. »

Moi non plus.
Pourtant ça m’est déjà arrivé.
C’est pathétique n’est-ce pas.

- « Auquel cas ça en fera deux pour moi. »

Et voilà ma réputation d’alcoolo lancée.
Santé !
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 9 Mar - 17:31

Eyes wide shut Faire des cocktails, ce n'était pas à la portée de tous, malgré des recettes, il fallait reconnaître que certains avaient le talent pour en faire et d'autres non. Samuel n'expliquait pas pourquoi il avait eu l'occasion d'en goûter qui était infâme alors qu'il était capable de préparer le même. La rigueur, l'ordre et le matériel. Tout était essentiel. La quadragénaire semblait accepter son choix de prendre un cocktail, en mettant ses conditions dans un premier temps. Pas trop fort, sucré mais pas trop pour ne pas avoir à effacer le goût de l'alcool, pour au final lui demander de tout oublier. Au début le barman acquiesça à chacune de ses paroles, éliminant une à une les préparations qu'il connaissait pour au final la regarder, ne s'attendait pas à ce qu'elle lui sorte sa spécialité. Le bar avait le sien qui portait son nom, mais la cliente voulait ce que lui faisait au mieux.

Je n'ai pas de spécialité à proprement parler, disons que je suis doué pour trouver un cocktail qui fera plaisir et parfois même le préféré.​

Si ça c'était pas de la modestie ! Mais personne n'était arrivé à infirmer la chose, pas même sa jolie blonde de voisine, pourtant bien connue pour ne pas aimer les cocktails. À moins que personne n'ait osé lui dire la vérité parce qu'il avait une gueule d'ange et un sourire à tomber ? Modestie, toujours. Alors il allait lui tourner le dos pour faire face aux bouteilles, voyant du coin de l'œil un client qui lui faisait signe. Un hochement de tête pour lui faire comprendre qu'il l'avait vu et il commença à attraper des alcools, à sortir des frigidaires des jus et autres. Il découpa une gousse de vanille en deux. Au shaker, il mélangea de la vodka, de la liqueur de fruit de la passion, du citron vert et du sirop de vanille avec des glaçons, toujours de cette manière artistique, car la préparation faisait partir du spectacle. Il y avait ajouté la gousse de vanille ainsi que la chaire de trois fruit de la passion . Sans un mot, concentré, il mélangea la mixture tel le professionnel qu'il était et finit par servir dans un verre à Martini, ce futur délice pour les papilles. Une couleur orangée, presque épaisse en apparence, il servit deux verres, en décorant d'une rondelle d'un des fruits restant, faisant glisser sur le comptoir, délicatement, le dessous de verre en direction de la cliente.

Vous m'en direz des nouvelles ! Je reviens.​

Et pour ne pas faire attendre plus longtemps l'autre client, il se dirigea vers ce dernier qui commanda deux whisky et régla immédiatement avant de se diriger vers une table où une jeune femme l'attendait, gloussant à sa vue avec ce regard qui montrait leur lien. Samael rangea la bouteille et revint vers la cliente aux cocktails pour nettoyer et ranger son matériel de mixologue.

Une chose est drôle, on propose toujours au barman de boire un verre, et si en dehors du travail, je suis le premier a accepter, derrière le comptoir, je décline l'invitation. Une habitude d'L.A. Mais qui n'est pas dans les habitudes d'ici. Enfin, chacun semble faire ce qu'il veut en vérité.​

En réalité, il lui était arrivé de boire des verres mais cela, elle n'avait pas à le savoir. Et même s'il se faisait parfois happer par cette liberté décadente que véhiculait la ville, il cherchait à ne pas trop tomber dedans. Tout son matériel était à présent nettoyé, séché et rangé. Barman, c'était un métier où faire la plonge était l'activité principale.

Alors qu'en pensez-vous ?​ Finit-il par demander.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 23 Mar - 11:28

Je ne sais moi-même pas quoi penser de cette confidence. Enfin, en est-ce seulement une ? Je sais qu’il ne peut pas boire. Pourtant j’en commande deux. C’est la politesse et l’étiquette qui m’obligent à lui en proposer un des deux. Dont je sais pertinemment qu’il sera obligé de le refuser. Ou est-ce que je m’attendais donc à autre chose ?
Ça tombe, c’est lui qui risque d’y voir ce qui n’est pas.
À bien y réfléchir, mon speech de ces dernières minutes relève carrément de la drague pour les nuls. Et c’était vraiment là bien loin de mes intentions. Ça ne m’intéresse pas. Il ne m’intéresse pas. Et ce n’est en rien contre lui. Non, c’est moi.
Ha. Ha.

Il ne relève pourtant pas les nombreux sous-entendus. Ça m’arrange plutôt bien. Je ne cherche pas à découvrir si c’est conscient ou non. Probablement. Quand je vois comment il jongle avec le matos, ce n’est pas un petit nouveau. De fait, il doit occuper ce poste (ici ou ailleurs) depuis perpette déjà. Et donc, par la force des choses, il connait la clientèle. Du moins en grandes lignes. Et je ne vais aller prétendre que je sors du lot.
Comme je dis, ce n’est LUI qui m’intéresse. Pas en particulier du moins. C’est ce qu’il peut représenter. C’est ce qu’il est. Une présence. Une réalité. Quelqu’un qui me ramène dans le ici et le maintenant. Quelqu’un qui n’en a fichtrement rien à faire de mon passé. Ou du moins, qui a la décence de ne pas insister. C’est devenu rare de nos jours. Du moins de l’autre côté du mur. Je ne suis pas arrivée il y a suffisamment longtemps pour découvrir s’il en va de même par ici. Mais pourquoi serait-ce différent ? Franchement.

Il termine sa mixture et me l’envoie à l’image des barmans dans les films hollywoodiens. Ça m’arrache un semblant de sourire. Toute cette mise en scène, pour quoi finalement ? Ce sourire, probablement. Puisque qu’il est censé rimer avec pourboire. Je vous l’accorde, il est en bonne voie pour se le choper. Même si on en reste à un seul verre. Même s’il s’éclipse pour ne jamais revenir. Je peux comprendre. Je ne dois pas être la compagnie rêvée. Je risque par ailleurs de vouloir me l’accaparer. Ce qui n’est pas bon pour le commerce. Et si son supérieur l’observe depuis la salle, il y a des grandes chances qu’il se fasse taper sur les doigts. Enfin, s’il cède à mon caprice bien sûr. Ce qui n’est pas gagné. Mais je ne suis pas prête à abandonner.

Je me retourne d’ailleurs en direction de la salle. Un de mes coudes sur le bar, l’autre trop occupé à garder le verre de martini en équilibre dans ma main. Ce n’est pas que je suis (déjà) saoule, mais on pourrait aisément s’y méprendre. Je sens comme mes membres qui tremblent. Ce qui est plutôt désagréable. C’est aussi pour ça que je suis là. Pour boire. Pour noyer ces symptômes que je refuse de voir. Pas ici. Pas ce soir.
Deal ?

Je laisse mon regard parcourir la foule, qui est plutôt discrète et ne me porte aucune attention quelconque (c’est parfait tout ça) et porte presque machinalement mon verre à mes lèvres. Avant même de les y tremper, je sens la magie opérer. Et quand finalement le contact se fait, c’est pour confirmer. Je me contente d’une petite gorgée. Histoire de faire trainer. Histoire de davantage savourer. Je sens comme un soupire s’éprendre de moi. Se répandre en moi. J’ignore si c’est le cocktail, l’ambiance ou le combo gagnant des deux. Voir aucun des précités. Mais est-ce seulement important ?
Je me rends compte que j’ai fermé les yeux. Que ma tête s’est légèrement penchée vers l’arrière. En fait … c’est exactement ce dont j’avais besoin.

J’ignore pendant combien de temps je reste perchée ainsi. C’est la voix du barman dans mon dos qui me ramène à moi. Je rallonge le moment pourtant encore quelques instants. Avant de revenir à moi. Avant de me retourner vers lui. À nouveau, un léger sourire aux coins des lèvres. Tout est nickel sur son plan de travail. Respect.

- « Je pense que vous êtes fait pour ce métier. »

Et je lui fais le petit signe du verre, comme pour trinquer.
Avant de prendre une deuxième (petite) gorgée et poser mon verre sur le comptoir.
Sans pour autant détacher mes doigts du récipient.

- « Je pense également que vous êtes trop poli, et trop professionnel, que pour me remettre à ma place. »

Ce qui fait que je ne suis pas encore partie en vrille.
Ce n’est vraiment pas ça dont j’avais besoin ce soir.
Pas plus que lui d’ailleurs.

- « Je m’excuse si mes propos aient pu porter à confusion. »

Je me sens comme quelqu’un qui passe aux aveux. Ce n’est pas des plus plaisants. Mais autant aller jusqu’au bout et ne rien regretter. Ce qui est déjà trop tard. Mais j’assume.

- « Je cherchais juste un peu de compagnie. »

Je reporte mon attention de telle sorte à le regarder droit dans les yeux.

- « C’est un peu triste une femme qui boit seule au bar. Vous ne trouvez pas. »

Ce n’est pas une question.
C’est une affirmation.
Inutile de (me) mentir.
Je peux encaisser.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 23 Mar - 19:25

Eyes wide shut Samael eut droit à un sourire en réaction alors qu’il faisait glisser le verre dans sa direction sans en renverser une goutte. Délicatement, professionnellement de ce geste qui épatait, qui montrait que le barman s’était entraîné longtemps avant d’y parvenir. Il s’excusa pour aller servir un autre client qui lui avait fait signe, captant du regard les gestes presque maladroits de la cliente. Elle était pourtant venue sur ses deux jambes, sans tituber. Enfin, le blond n’avait pas remarqué et pourtant, il était plutôt bon pour jauger les gens afin de savoir quand il devrait arrêter de les servir pour qu’aucun malheureux accident n’arrive.

Il s’occupa de servir le client qui commanda deux whiskys pour retourner vers une jeune femme qui l’attendait en gloussant. Il revint vers la quadragénaire pour laver le matériel qu’il avait utilisé. Tout devait être propre pour un prochain cocktail. La cliente semblait apprécier le verre ce qui ne surprit pas Sam qui lui expliqua les raisons qui le poussaient à ne pas accepter de boire un verre, même si à Downfall, tous n’avaient pas cette rigueur. Elle fit un constat qui flatta son ego. Le barman répondit à son verre levé par un hochement de tête, main sur le torse.

Je sais mais merci de me le rappeler.

Imbu de lui-même ? Autant il se savait mauvais dans beaucoup de choses, mais son travail, il se considérait comme bon, très bon même. Et même s’il était très bon en cuisine, il ne pourrait jamais égaler certains cuistots alors que là, il semblait être comme un poisson dans l’eau. La suite le surprit, ne s’y attendant pas. Il s’arrêta dans son mouvement pour amener sa clope à ses lèvres, avant qu’elle ne termine son chemin vers ses lèvres. Trop poli et professionnel pour la remettre à sa place ? Il fronça les sourcils, signe qu’il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Elle poursuivit en s’excusant d’une possible confusion. Le barman tira sur sa cigarette, laissant un silence pour la laisser poursuivre. De la compagnie ? Il expulsa la fumée de ses poumons alors qu’elle faisait un constat de l’image que cela pouvait donner d’une femme qui buvait seule au bar. Il ne put s’empêcher de sourire à sa dernière remarque. Y’a eu une confusion ? Ah, ça y est, il venait de comprendre.

Vous réfléchissez trop. Vraiment trop. Et je parie de ça fait partie de votre quotidien de trop réfléchir.

Il recula d’un pas pour s’appuyer contre le comptoir derrière lui après avoir récupéré son cendrier pour le poser non loin de lui. Sa cigarette allait se finit d’ici peu. Les clients ne venaient pas par dizaine et il avait ce moment de tranquillité qui lui permettait de pouvoir rester et tenir compagnie à cette cliente qui en cherchait.

Vous n’avez pas à vous excuser. Et c’est triste uniquement si vous pensez que ça l’est. Vous avez le droit d’apprécier boire un verre dans un environnement dépaysant, non ? Et vous avez le droit de vouloir chercher un peu de compagnie.

Les choses étaient aussi simples que cela. Rien n’était compliqué pour lui. Il se servit un verre d’eau pour l’accompagner.

Qu’est-ce qui vous a amené à venir vous perdre ici ? Pas à Downfall, ici au Bootlegger ?  

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyLun 28 Mar - 22:02

Mais qu’est-ce qui est donc le plus triste ? Une femme qui boit seule ? Ou une femme seule qui boit ? A première vue, ça s’équivaut ; mais en creusant un peu plus. Tout est dans l’art de bien placer les mots. Et en cela, sans vouloir me vanter, j’excelle. Pas nécessairement dans celui de les placer, on s’entend bien. Mais dans l’interprétation de leur place dans la pyramide hiérarchique. On dit souvent qu’on sous-estime le pouvoir des mots. De fait, on y prête plus d’attention. On en vient même à lancer des campagnes de sensibilisation. Qui, entre de mauvaises mains, font clairement plus de tort que de bien. Mais là n’est pas la question. Il y a donc le pouvoir des mots et le pouvoir de la place qu’on leur accorde dans cette même interprétation.
Mais je sens que je suis en train de vous perdre.
Alors contentons-nous juste de boire une troisième gorgée … ok ?

Preuve supplémentaire de la politesse et du professionnalisme du barman : il ne relève pas immédiatement l’info. En lieu et place il se contente de faire comme moi : énoncer une vérité que je connais d’ores et déjà. Oui je réfléchis trop. Et trop souvent. Et trop longtemps. Mais, tout comme lui, pourquoi se priver de faire ce que nous faisons le mieux ? Parce que ça nous bousille le moral ? Parce que ça nous grignote les neurones au moins autant que les entrailles ? Parce qu’à force de trop penser, on finit irrévocablement par se perdre ?
Ma foi, s’il peut me dire dans quelle direction chercher pour trouver l’interrupteur, je suis preneuse. Il ne doit même pas me montrer l’emplacement exacte. Quand bien même ce serait grandement apprécié. Mais je me contenterai déjà bien volontiers du moindre indice. Car inutile de préciser, que pour chercher j’ai cherché.

Très subtilement il remonte mon affirmation à la surface. Si je trouve que c’est triste ? Pas spécialement. Par contre si je trouve que JE fais triste dans le décor, voilà une toute autre question. Qu’il ne pose pas. Qu’il ne me pose pas. M’est avis qu’il n’en pense pas moins. Mais comme personne n’aime se ramasser la vérité qui pique en pleine face, il réorganise les mots jusqu’à leur donner non pas une autre signification, mais en leur allouant un nouveau paysage. On dirait qu’il vient de me trouver l’excuse bidon toute trouvée que je pourrais glisser à un collègue si ce dernier venait à passer les portes du bar. Comme pour m’assurer que toutes ces suppositions n’ont lieu que dans ma tête, je passe mon regard par-dessus mon épaule et vérifie pendant quelques instants si les portes laissent entrevoir de nouvelles têtes ou pas. Dans les films et les séries B (again), c’est toujours à ce moment-là qu’on se rend compte que le boss se trouvait dans la même pièce et – si possible – à distance d’écoute. Rien de ce côté-là. But the night is (still) young.

Sa dernière question me ramène dans sa direction.

- « Le hasard. »

Que je souris légèrement. Observant mon verre, dont je laisse le contenu gicler doucement contre les parois en laissant glisser le récipient entre mes doigts. Comme un bon whisky dont le glaçon refuserait de se laisser impressionner. Je ne suis pourtant pas une grande consommatrice. Croyez-le ou non.

- « Le bar au coin de l’hôpital m’a fait fuir avant même que je passe la porte d’entrée. »

J’arrête de jouer avec mon cocktail et reporte mon regard vers le sien.

- « Le Bootlegger était le deuxième sur mon chemin. Le barman avait l’air sympa donc j’ai tenté. »

Le clin d’œil part presque involontairement. Un peu plus, un peu moins. Ça ne signifie rien. Je lui ai dit. Je m’en fous s’il me croit ou non. En fait c’est faux, mais il n’est pas obligé de le découvrir.
C’était calculé. Car voilà qu’une nouvelle cliente se présente au bar. Une femme. Jeune. Au sourire d’ange. Un peu nerveuse. Je me déporte de telle sorte à pouvoir voir depuis quelle table elle a évolué jusqu’ici. Au loin, d’autres jeunes personnes. Ils ricanent tout en essayant de s’en cacher. Ça ne m’étonnerait même pas qu’elle se soit choppée un gage.
Je porte mon verre une nouvelle fois à mes lèvres. Toujours une petite gorgée. Et je reviens vers la nouvelle inconnue dans l’équation, après le barman sans nom.
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyJeu 7 Avr - 14:11

Eyes wide shut Le hasard l’avait amené ici. Il renâcla d’amusement à cette idée de hasard qui l’avait traîné en ces lieux. L’extérieur ne payait pas de mine et il fallait s’attendre à un bar miteux au vu de la devanture. Apparemment, le proprio avait voulu aller plus loin dans l’idée d’un bar clandestin en créant une fausse devanture de boucherie mais cela n’avait finalement pas été validé. La cliente lui donnait quelques détails sur qui elle était. Notamment qu’elle passait du temps à l’hôpital. En tant que professionnelle de santé ou patiente. Il misait sur la première option sans trop savoir pourquoi. Il ne connaissait pas le bar dont elle parlait et qui démotiva sa première intention d’y entrer.

C’est le barman qui fait tout ! Je l’ai toujours dit, c’est pas la musique, ni la décoration intérieure ! Répondit-il en plaisantant.

Il ne réagit pas à ce clin d’œil qu’elle lui fit, habituée à ce genre d’attitude, frôlant le charme, la séduction. Un jeu auquel il ne prêtait plus attention même si certaines ne le laisseraient pas indifférent, il tenait à son poste pour ne pas flirter avec les clientes. Pas sur son lieu de travail en réalité. La nuance était là. Il allait ajouter une autre boutade mais il s’aperçut qu’une cliente arrivait pour commander des boissons. Enfin, le pensait-il. Sourire d’ange et nerveuse. Il y avait les traces d’une légère ivresse qui n’arrivait pas à désinhiber sa timidité. Elle s’accouda au bar, se dandinant en ignorant la quadragénaire. Elle avait vu les cocktails et voulait en commander pour elle et une amie. Deux Margarita. Il s’activa sous le regard de deux femmes, voyant bien que la plus jeune l’observait et jouait nerveusement avec un bout de papier qu’elle tenait dans ses mains ainsi que des billets. Il prépara les deux verres toujours avec cette technique bien à lui, presque théâtrale pour finir par tendre les deux verres dans la direction de la jolie jeune femme. Elle lui tendit les billets cachant le bout de papier. Qu’il garde la monnaie dit-elle en attrapant les verres, se retournant vite fait pour rejoindre ses amis. Samael découvrit le morceau de papier chiffonné qui contenait un prénom et un numéro de téléphone. Il sourit, amusé et regarda dans la direction avant de ranger le papier dans la poche de sa chemise.

Ma voisine refuse de croire à ce phénomène, dit-il en s’adressant à l’autre cliente qui avait pu observer toute la scène.

Le bout de papier irait sur son pique avec les autres qu’il gardait comme un précieux trésor de numéro qu’il n’appellerait jamais. De quoi flatter son ego quand il rentrait bredouille. Samael reprit son nettoyage, s’occupant de laver

Dans quelle branche êtes-vous ? Demanda-t-il rajoutant rapidement après car il se doutait que la question n’était pas claire. Je veux dire, à l’hôpital ?

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyLun 11 Avr - 21:09

Jeune. À peine la vingtaine entamée. De par son comportement je mettrai ma main à couper que ça doit être une de ses première fois. ET dans un bar. ET à vouloir se faire remarquer par le barman. Non pas qu’il n’est pas attirant, n’allez pas là me mettre des mots dans la bouche qui ne m’appartiennent pas. Mais entre le privé et le professionnel, il y a une ligne à ne pas dépasser. Enfin, si on veut garder son taf. Et je sais de quoi je parle.
Je pensais sincèrement ne jamais céder à la vulgarité d’un tel cliché. Mais fait est d’admettre que personne n’est à l’abri d’une telle situation. Même en toute connaissance de cause.

Ce souvenir me renvoie quelques mois en arrière. Dans une pièce. Dans ma pièce. Sur mon canapé. Sur mon bureau. Sur mon sol. Oui bon d’accord, un peu partout en fait. Et pas qu’une seule fois. Je n’ai aucune excuse. Si ce n’est la faiblesse de la chair. Si ce n’est l’envie et le besoin de plaire. Mais si j’avais su que ça me mènerait là …
Qui est-ce que j’essaie donc de berner ? Bien sûr que je le savais.

Je sirote une nouvelle – quatrième – gorgée. J’arrive bientôt à la fin de mon breuvage. Je ne sais pas encore si je vais en reprendre un ou si on part sur autre chose. La seule certitude qui m’habite c’est que je ne suis pas prête de partir. Sauf si on me met dehors. Ce qui ne devrais pas arriver si je reste dans les limites du politiquement correct. Et comme je n’ai pas dans l’intention d’en sortir. Du moins pas sans un peu d’aide.

Lorsque je sors de ma rêverie (ou mon saut dans le passé, comme vous voulez) c’est pour voir un joli popotin se dandiner un peu trop rapidement jusqu’à la table des gloussements. Ça m’arrache quelque chose qui s’apparente à un soupire moqueur. Ce n’est pas du tout dénigrant. C’est juste criard de vérité. Est-ce qu’elle pense donc vraiment être la première à tenter ? M’enfin, avec la gueule d’ange qu’il se tape, il doit en avoir de ces petits papiers. Ça ne m’étonnerait même pas qu’il les ait comptés. Un peu de vanité, ça ne fait de mal à personne. Et en plus, ça lustre bien les égos.

Je me secoue mentalement la tête lorsque le barman s’adresse une nouvelle fois à moi. Je lâche par la même occasion la table jeunesse du regard et reporte celui-ci sur mon interlocuteur retrouvé. Phénomène ? Quel phénomène ? Celui des numéros de téléphone laissés à un charmant inconnu? En réalité ce n’est pas si exceptionnel que ça. Ce qui l’est, c’est que le numéro griffouillé dessus est probablement le réel. C’est à ça qu’on reconnait les vrais tombeurs.
Même si celui-ci ne semble pas en jouer. Ce n’est peut-être qu’une apparence. On sait tous combien elles peuvent être trompeuses.

- « Vous voilà bien curieux. »

Et insistant. Je sens qu’il ne va pas me lâcher tant que je n’ai pas cafté. Le truc, c’est que ça peut marcher dans les deux sens. Tant qu’il n’a pas obtenu gain de cause, il va continuer à m’aborder. Et je lui ai d’ores et déjà avoué que c’était ça le but recherché. Le truc c’est qu’à force de tirer, la corde va finir par céder. Et il va se carapater. Donc j’ai grand intérêt à donner un peu de mou si je ne veux pas que ça termine avant même d’avoir commencé.

- « Dans la branche dont tout le monde a besoin, mais que personne n’a le culot d’assumer. »

Ce qui n’est pas faux. On est rarement fier d’avouer qu’on a besoin (et encore moins envie) de me consulter. Ou plutôt, de se faire consulter. Non parce que sorti de son contexte, la première phrase pourrait bien me valoir une radiation au barreau. Comme pour les avocats.

- « Mais vous vous doutez bien que si je me suis perdue ici ce soir, ce n’est clairement pas pour parler boulot. »

Sans quoi il m’aurait suffi de rester aux urgences et me faisant passer pour un patient parmi les patients. Non pas dans le but d’induire les médecins en erreur (de toute façon, entre-temps quasi tout le monde me connait, un nouveau visage dans la bergerie ça attire autant les loups que les brebis), mais plutôt pour me glisser dans la masse. C’est fou combien on peut apprendre sur un endroit, rien qu’en s’y installant.

- « L’établissement propose de quoi grignoter ? »

Non pas que la faim commence à se faire sentir. Quand bien même je ne me rappelle pas de la dernière fois où j’ai mangé. Ni même ce que c’était.

- « Histoire de tenir encore un peu la distance. »

Je glisse mon verre vide en sa direction. Sans pousser le vice à le faire de la même manière que lui une dizaine de minutes auparavant. C’est que je suis fichtrement capable de lui casser tout son attirail en visant mal. Ce qui est le cas.

- « Toujours pas intéressé ? »

De me suivre, je sous-entends.
Même si à m’entendre, on pourrait croire que je table sur autre chose.
Je me désespère moi-même pour le coup.


Dernière édition par Mickaëla Andersonn le Mar 3 Mai - 21:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 20 Avr - 18:11

Eyes wide shut La jeune femme lui avait laissé son numéro de téléphone et il ne chercherait même pas à savoir s’il était vrai ou non. Cela était suffisamment flatteur que cela lui suffisait. Il le rajouterait aux autres qu’il gardait précautionneusement. Avec ses amis, Neal et Vassili, ils s’étaient amusés à passer quelques coups de fils pour voir si elles avaient donné leur vrai numéro. Une curiosité poussée par Neal qui leur avait fait passer une très bonne soirée, lui faisant oublier les douleurs suite au feu de la St Valentin. Du moins pour ce qu’il se souvient. Les deux étaient surtout très ivres et ce fut un Vassili consterné qui les avait ramenés. Il tenait l’alcool bien mieux que les deux bougres. Mais la conclusion avait été que le trois quart avait lâché leur numéro, chose qui avait fait danser Samael sur place. La danse du robot. Moment oubliable inoubliable.

Le barman revint sur la quadragénaire, s’intéressant à son métier qu’elle exerçait à l’hôpital. Elle lui donna l’adjectif de curieux. Il ne réagit pas à cela, poursuivant le nettoyage de ses instruments, glissant seulement un :

Je suis serviable, nuance !

N’avait-elle pas dit que c’était triste de voir une femme seule à son comptoir. A sa casquette de magicien, celle de chevalier servant. La cliente resta évasive, donnant une devinette à des domaines déjà bien complexe. Sam fronça les sourcils en réfléchissant un temps et c’était avec un grand sérieux alors qu’il remettait en place les premiers instruments propres et secs à leur place :

Aah gynécologue ! Je comprends ! Ça fait longtemps que je n’en ai pas vu un en plus !

Parfaitement. Il avait hésité avec proctologue mais l’idée du gynécologue l’amusait un peu plus. S’il devait trouver un autre métier, il pencherait plus pour psychologue ou psychiatre, un truc bien compliqué, même si tout semblait compliqué à partir du moment où ils se spécialisaient. Quand il voyait les fiches de Solveig qu’il lui faisait travailler, il s’y reprenait à deux fois pour lire certaines maladies. La cliente le ramena à sa stupidité, lui rappelant qu’elle n’était pas venue pour parler de son travail.

Je suis bien d’accord ! C’est toujours plus facile de savoir à quel public on s’adresse. Je n’ai rien à cacher et vous savez déjà tout ce qu’il y à savoir de moi mais il est préférable pour moi de ne pas mettre les pieds dans le plat.

Des sujets à éviter sans avoir besoin de parler de la pluie et du beau temps. Il en avait assez parlé pour la soirée comme ça. Samael venait de terminer de ranger les derniers éléments de son matériel pour cocktail. Elle lui demanda de quoi grignoter et vu la tête qu’il fit, il n’était pas difficile de comprendre qu’il ne répondrait pas à sa demande. Tenir la distance ne serait pas envisageable ce soir pour la brune.

D’habitude, il y a des olives mais il y aurait eu une pénurie. J’ai vu ça aussi dans un autre bar. Le pizzaiolo à côté est vert.

Ben oui, pas d’olives sur ses pizzas. Même si celle-ci n’était pas verte. La cliente termina son premier verre et lui glissa celui-ci vers lui, lentement mais sûrement. Sam le récupéra pour le mettre à laver sans plus attendre, trouvant son paquet de clopes où il se servit, récupérant son briquet non loin. Elle lui proposait de le rejoindre pour boire un verre en sa compagnie. À partir de quarante ans, certains développait des problèmes d’audition car la femme semblait ne pas avoir entendu son refus plus tôt. Alors sur un ton léger, il répondit :

Et boire votre verre devant vous ? Je ne suis pas tortionnaire. C’est pas moi qui ai eu une dure journée. Faites-vous plaisir et au besoin, je vous appellerai un taxi pour vous ramener chez vous.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 4 Mai - 8:06

Gynécologue.
Comme il est mignon.
Il a encore réussi à m’arracher un sourire. C’est vrai que j’aurais pu. Qui sait, j’ai peut-être raté ma vocation. Et c’est un fait qu’on en a et on en aura toujours besoin. Dans certains cas c’est limite la même clientèle. Sauf que je ne pénètre pas mes patientes du même côté … ouhla, sortie de son contexte, celle-là elle n’est pas mal. J’en suis pourtant toujours qu’à mon premier verre. Serait-ce une incitation silencieuse de mon esprit à y aller molo ? À arrêter les dégâts en jetant l’éponge ? Celle-là même avec laquelle il est en train d’astiquer son matos professionnel ?

Est-ce que je viens juste de penser ça ?
Au moins ce n’était pas à voix haute.
Et Dieu, ou quiconque, bénisse l’absence de télépathie hors des films et séries télé.

La honte aurait fini par m’achever et j’aurais tout simplement pu m’enfoncer dans les entrailles de la terre jusqu’à ce qu’oubli s’ensuive. Me voilà cataloguée comme la grosse relou de service. Cougar à ses heures perdues. Je pourrais lever mon verre à cette réputation. Est-il qu’il est vide.

Et qu’au lieu de le remplir, le barman vient de me le confisquer pour le passer sous l’eau et le savon. Même lui semble sous-entendre que je devrais arrêter pour ce soir. Ce qui n’est pas très gentil de sa part. En plus il en rajoute une couche en retournant mes propres propos contre moi. Il perd des points le gentil garçon. Et j’avoue que je suis un tantinet vexée quand il aborde le taxi. Soit il part du principe que je ne tiens pas l’alcool – ce qui pourrait être possible. Soit, ce qui doit être plus probable dans sa réflexion, que je vais finir morte torchée dans un caniveau s’il me laisse partir seule. Et il ne faudrait quand même pas qu’il ait mauvaise conscience professionnelle.

- « Vous savez que vous auriez tout simplement pu me suivre avec un verre d’eau ou un soda. Cela aurait été à coup sûr moins vexant. »

Autant mettre des mots sur les maux. Il l’aurait de toute évidence deviné à cette moue que je n’aurais même pas tenté de masquer. Mettons ça sur l’âge voulez-vous. Un peu plus, un peu moins. On n’est plus à ça près. Une femme qui boit seule, remember.

- « D’habitude c’est à moi que les gens se confient. »

Ah ben voilà, moi qui ne voulait pas parler taf. Mais à un moment donné il faut se faire à l’évidence que quand on n’a que ça dans la vie …

- « Je confirme que c’est plus facile d’écouter que de déballer. »

Je me déporte une nouvelle fois de telle sorte à balayer du regard le public dans la salle. Par-ci par-là des gens sont attablés. Ils parlent ensemble. Tantôt à voix basse et de manière cozy, tantôt de manière plus éloquente. Parfois un rire s’échappe d’une table ce qui cause soit plus d’hilarité, soit une profonde impression d’attirer toute l’attention à soi. Ce qui n’est pas nécessairement le cas. En soit, rien d’inhabituel. Rien qu’on ne s’attend à trouver dans un lieu tel celui-ci. Certains clichés s’inspirent directement de la réalité. C’est ce qui les rend si drôles.

- « Qui plus est, vous vous arrivez à subtiliser des confidences en toute subtilité en échange de boissons autrefois considérées comme illicites. Pas mal l’arnaque. »

L’image m’amuse. Moi on me paie car c’est obligé pour pouvoir me parler. Lui on le paie avec un certain plaisir pour pouvoir lui parler. Pour moi un silence peut être éloquent. Pour lui ça peut être considéré comme un bonus à la prime. Peut-être bien que j’ai raté ma vocation oui. Mais pas celle de gynécologue.

- « Vous servez des softs ? »

J’ai vraiment l’impression d’avoir été renvoyée plus de vingt-cinq ans (tiens prend ça dans les dents!) en arrière et que le barman vient de me demander ma carte d’identité après s’être rendu compte de sa boulette. Au moins j’ai eu le plaisir, que dis-je le privilège, de siroter le premier verre avant que le masque ne tombe. Il a beau être doué avec ses mains, le reste laisse un peu à désirer.
À moins que je sois tout simplement un (très) mauvais public …
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyMer 18 Mai - 20:19

Eyes wide shut Si la quarantenaire buvait les deux verres, pas impossible qu’elle se sente plus légère. Le monde semble penser que les cocktails sont des alcools légers parce que diluer avec des fruits, des sirops et autres. Ils n’ont toujours pas compris que le sucre faisait monter toujours plus rapidement l’alcool dans le sang plus rapidement. Et si les plus réticents pensaient que c’était des alcools pour femmelette, ils pouvaient goûter des Manhattan, le Godfather, Apple Tree et bien d’autres. Ils montaient facilement à la tête surtout si la journée avait été rude et le repas léger. Évidemment, il y avait toujours les buveurs notoires qui avaient une meilleure résistance mais aux yeux du blond, le cocktail était ce qu’il y avait de plus radicale.

Les propos de la psychiatre semblèrent décontenancer le barman qui s’arrêta dans son mouvement d’amener sa clope à ses lèvres. Il venait de la vexer en refusant de boire un verre en sa compagnie. Même un verre d’eau aurait suffi pour satisfaire cet ego blessé. Sans un mot, il se rapprocha du comptoir, tendit la main sous le comptoir pour en sortir une pinte d’eau à moitié remplie, un sourire narquois sur les lèvres, avant de le reposer à sa place sans y avoir touché. Elle ne serait pas la première à se sentir vexé même s’il en ignorait les raisons. La logique de la femme, il ne l’avait jamais vraiment. Il savait seulement que c’était tarabiscoté et qu’il attirait les femmes ayant un grain. Méfiance, méfiance. Elle lui confia que son métier n’était pas réellement gynécologue. Les gens se confiaient à elle. Un métier en lien avec la psyché, un truc du genre. Au moins, Sam n’était pas loin. Il tira sur sa clope, salua d’un signe de la main un client qui s’en allait en bonne compagnie.

La cliente lui avoua qu’il était plus facile d’être de l’autre côté, de ceux qui écoutaient plutôt qui vomissait leurs angoisses, leur traumatises à travers des histoires dramatiques. Expirant la fumée, Samael hocha de la tête à ses paroles.

C’est bien vrai. Et de vous à moi, je préfère être celui qui écoute, plutôt que celui qui parle. Même si je considère qu’il faut du courage pour oser parler, se confier appelez ça comme vous voulez.

Pas tout le monde était capable d’accepter ce besoin de libérer ce qui pèse sur ses épaules. Donnant un léger mouvement à sa cigarette pour en faire tomber la cendre, il sourit au constat que la cliente fit. Sa capacité à obtenir des informations, des confidences en échange d’alcool. Sam eut un mouvement de tête, niant, répétant son dernier mot, comme s’il avait mal entendu.

Arnaque ? Y’a pas d’arnaque si les gens croient qu’un barman est là pour recueillir leur déboire. Ils ont seulement mal compris que je leur servais uniquement à boire.

Où était né l’idée qu’un barman était l’oreille qui voulait entendre les peines, les problèmes de leur client ? À l’image d’un western, où derrière son comptoir, à essuyer des verres avec un torchon sale, il écoutait le héros lui narrer son histoire. Le blondinet élégamment vêtu pour ne pas jurer avec le lieu ignorait l’origine et avait appris à écouter les clients, son expérience l’aidant à mieux cerner les individus. Du moins le croyait-il. La réalité était tout autre. La brune lui demanda cette fois-ci un soft, oubliant son second cocktail, le boudant serait plus juste, à croire qu’elle se froissait aussi rapidement qu’une feuille de papier alu.

Jus, soda, sirop, eau gazeuse, café, thé, répondit-il en appuyant son dos contre le meuble pour lui faire face, zieutant ce qu’il avait.

Il hésita à revenir sur son attitude soupe au lait mais se ravisa au dernier moment, attendant simplement de lui donner ce qu’elle voulait boire. Mais cela le démangeait, il avait eu assez de pourboire pour la soirée, alors après une autre bouffée de nicotine, il lui posa une question pour l’amener à réfléchir sur son comportement.

J’ai une question, accepteriez-vous de boire un verre avec l’un de vos patients ?

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyDim 29 Mai - 22:08

Mauvais public.
Mauvaise personne.
Mauvais endroit.

Il y a des jours comme ça, on se dit qu’on serait mieux restée couchée. Si ce n’est que ce n’est plus une question que je me pose depuis un certain temps déjà. Allongée sur un matelas hors de prix à observer un plafond qui n’en a strictement rien à foutre de mes satanées insomnies. Et même pas moyen d’avaler un somnifère (ou cinq) vu le passé que les pilules (en tout genre) et moi, nous entretenons. Là encore, je devrais lever mon verre à cette évidence, à défaut d’être une réussite. Mais je n’ai toujours pas de verre. Et quand bien monsieur avait daigné me server un deuxième cocktail, ça aurait fait Molotov avec la petite gélule bleue. Quelle triste réalité n’est-ce pas.

Alors OUI, je suis vexée. Oui, IL m’a vexée. Mais NON ce n’était pas de sa faute. Pas vraiment en tout cas. Il était juste la bonne personne au bon endroit. Ou la mauvaise. As you wish. On en revient toujours à la même chose après tout. Mauvaise journée. Dans la mauvaise ville. Dans la mauvaise vie. Et ensuite, il faut un coupable tout trouvé pour se défouler. Non pas que j’ai vraiment l’impression d’avoir poussé le vice jusqu’à atteindre le degré de ce verbe ; mais je peux très bien concevoir qu’il l’a vécu différemment. Si j’avais eu besoin de vider mon sac, j’aurais mieux fait de me trouver un psy. Fait est que la meilleure du coin n’est pas à ma portée. Ha ha, quelle bonne blague. J’aurais aussi pu trimballer une connaissance jusqu’ici, à défaut d’avoir des ami(e)s. Que ce soit dans le coin ou plus loin. Mais il n’y a, actuellement parlant, aucune personne qui m’est suffisamment proche que pour avoir à subir un tel affront. Et puis il est prouvé qu’il est tellement plus facile de se confier à un inconnu. En témoigne souvent la première consultation psy. Même si ce n’est pas vraiment comparable. Après tout, je suis payée pour écouter. Je suis payée pour sourire faussement. Pour compatir. Pour réagir. Il y en a à qui ça convient. Et puis il y a les autres.
S’il se demande pourquoi j’avais cette attente en particulier en ce qui le concerne … eh bien disons que quand on vit en ermite cloîtrée chez soi pendant bien trop longtemps que pour oser d’admettre, Netflix (et autres consorts) peut être d’un grand réconfort. Et on sait tous que ce qui se passe à la télé, n’est pas la véritable réalité. Pourtant on ne peut s’empêcher de s’y accrocher tel un naufragé à sa bouée. S’il m’en veut de l’avoir cloisonné dans une case, qu’il intente un procès à Hollywood. Je ne vais pas m’excuser pour un comportement induit par la prospérité. De plus, il en a déjà eu des excuses. Une fois ça suffit. Pour le reste, il n’a qu’à l’ajouter à l’addition.

Moi de mauvaise foi ?
Qu’à cela ne tienne. Je le rajouterai à mon CV.
Comme ça tout le monde y trouvera son compte, l’arnaqueur autant que l’arnaquée.
Même si on sait tous les deux que dans la vraie vie le premier s’en sort toujours plus haut sur le podium. Au même degré que l’arnaqueur n’est pas visiblement pas le même dans nos points de vue divergents. Vous savez ce qu’on dit, quand on se sent visé c’est qu’on a forcément quelque chose à se reprocher. Je dis ça, je dis rien.
Deux points de plus pour la mauvaise, deux !
À ce rythme-là on me confisquera bientôt le permis de conduire que je n’ai pas !
Cela en deviendrait presque sympa de se quereller ainsi avec ce type sans nom. Qui sait, je reviendrai peut-être. Juste histoire de …

- « Un jus de cerise merci. »

Que je rajoute sans vraiment attendre qu’il arrive à sa fin. J’aurais pu aller pour le standard thé ou café, mais vu ma relation quelque peu conflictuelle avec la nuit (et pas qu’avec elle il faut croire), on va éviter. Ma première idée allait d’ailleurs vers l’eau plate, mais au vue de ce que je lui ai balancé il y a à peine quelques minutes, ce serait juste désobligeant de ma part. Et il a beau déjà dû s’être fait une petite image à me coller, ce n’est pas pour autant qu’il est dans le vrai. Du moins pas dans sa totalité. Du moins j’ose à l’espérer. Certains diraient qu’on n’en a rien à fiche de ce qu’un barman peut penser de nous ; mais je me permets de rectifier cela. Ce métier l’amène probablement à faire bien plus de psychanalyse qu’il serait enclin de (se) l’avouer. Et les pires patients sont assurément ceux qui les auscultent. Avec un bonus pour les pétasses sans cœur, pour ne citer personne.

Je souris bien malgré moi à sa dernière question. Je ne le regarde pas immédiatement. Si seulement il savait. Mais peut-être bien qu’il connait d’ores et déjà la réponse à cette question. Et si pas, mon expression faciale doit assurément l’envoyer dans une certaine direction. Indice facile. Mais je le lui accorde. Et j’accepte de renouer le contact visuel.

- « Figurez-vous que oui. Mais généralement c’est moi qui propose. Je n’irais pas jusqu’à clamer que c’est très déontologique, mais ça a prouvé son efficacité. Du moins en ce qui concerne certains de mes patients. »

Que je juge utile de rajouter. Bien sûr que ce n’est pas très moral. Bien sûr qu’une réponse par la négative aurait été plus à même de répondre à l’attente. Mais je n’ai jamais prétendu que mes méthodes relevaient du conventionnel. Il faut savoir sortir de sa zone de confort. Ou, au contraire, se glisser dans celle de l’autre. Et comme dit précédemment : c’est parfois plus facile d’arriver à une quelconque confidence quand la personne visée oublie – ne serait-ce que temporairement – que tout autour d’elle a été calculé.

- « Je conçois également qu’en dehors du cadre strictement professionnel cela n’aurait pas lieu d’être. »

Autant lui gratifier son point sur l’échiquier, il semble tellement vouloir se l’approprier. Et il faut savoir céder un peu de terrain si on vient continuer ce petit entretien. Ce n’est pas déplaisant de se faire sermonner à l’occasion. Même s’il doit probablement se mordre les dents pour ne pas y aller plus franco. Je lui dirais bien de le faire, mais il n’en a tout simplement pas le droit. Pas ici. Pas maintenant. Ni plus tard. Ni jamais. Sauf s’il se fait virer entre-temps. Ce que je ne lui souhaite en aucun cas. Peu importe s’il ne me croit pas.

- « N’est-ce pas difficile, parfois, de rester dans le rôle ? Ou, à l’inverse, d’en sortir après les heures ? »

Une fois que les gens apprennent que je suis psy, il n’y a plus de marche-arrière possible. Ils me collent cette satanée étiquette. Ils s’autorisent le droit de deviner comment je pense, comment je fonctionne et ô combien je peux m’intéresser à tout ce qu’ils disent ou font en ma présence. Ce job n’est pas donné à tout le monde. D’aucun ne l’est. Mais parfois il s’y cache bien plus que ce que le commun des mortels y verrait.

- « Je ne vais pas vous importuner toute la nuit. Promis. »

Autant garder quelque chose pour la prochaine fois … non ?
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyLun 6 Juin - 13:35

Eyes wide shut La psychiatre était décidée à jouer un jeu pour lequel le blond ne comprenait pas les règles. Alors il y allait sur la pointe des pieds, à reculons, n'ayant pas d'autres clients à servir pour l'instant, ne remarquant que les regards en coin de la jeune femme à sa table. Samael pourrait aller de l'autre côté du comptoir nettoyer ce qui était déjà propre mais son éducation le poussait à rester. Trop bon, trop con. Il se faisait souvent avoir. Et même s'il ne comprenait pas le sens, le sous-sens, le sous-sous-sens des paroles de cette femme, il ne s'intéressait pas à à elle. Une cliente parmi tant d'autres dont il aurait oublié la tête le lendemain. Il lui proposa des softs vu qu'elle ne souhaitait plus boire son second cocktail. Devrait-il être vexé ? Considérait-elle que sa boisson n'était pas assez bonne ? Ce serait bien une première. Elle paierait quand même pour les deux boissons et le soft. Elle demanda un jus de cerise, demande bien précieuse, originale et incongrue. De la cerise ? Ne voulait-elle pas plutôt un jus de pomme ? Il n'était pas sur d'en avoir. Par acquit de conscience, il se baissa pour vérifier et voyait bien qu'il y avait écrit sur une feuille la présence d'un jus de cerise. La demande était originale et elle n'était pas dans le frigo de devant. Il lui annonça revenir et partir à l'arrière du bar, dans la réserve pour revenir avec un jus de cerise, frais et neuf. Il lui en servit la quantité demandée, déposant le verre non loin du cocktail qui restait orphelin.

Pour lui faire comprendre que son insistance pour boire un verre avec le barman n'avait pas sa place ce soir, il en fit la comparaison avec son travail. Mais il ne s'attendait pas sa réaction. Comme un aveu de culpabilité de sa part, un sourire presque mutin. Quelle étrange personne. À l'image de ces personnes qui parlent seules dans la rue en pensant avoir un public. N'y avait il pas cette théorie de comptoir qu'il fallait être aussi fou que ces patients pour les soigner ? La cliente lui confirma ces pratiques peu orthodoxes et le barman ne broncha pas. Nouvelle inspiration pleine de nicotine.

J'espère pour vous que vos méthodes sont vraiment efficaces et que ces invitations ne prêtent pas à confusion dans l'esprit de vos patients. J'y connais rien en psychologie, en dehors de celles du comptoir, c'est vous qui êtes calé dedans.

Avec un cadre, peut-être, mais la méthode était originale. Il n'y connaissait rien pour apporter un jugement. C'était bien connu, il fallait être fou pour aller voir un psy. Ça ne pourrait fonctionner avec tous. En tout cas, elle semblait être à l'origine des propositions, cliente ou professionnelle. Il espérait que le parallèle éclairerait sa lanterne pour qu'elle se montre moins bougonne quant à son refus. Il prit tout de même une gorgée d'eau, non pour l'accompagner, mais pour étancher sa soif. Elle fit un constat qui lui demanda quelques secondes de réflexion. Qu'est-ce qui n'aurait pas lieu d'être ? S'il était de ceux qui donnaient des surnoms à tous, il l'appellerait la femme mystère. Parce que toutes ses paroles semblaient être des énigmes. Ou alors, c'était juste qu'il était trop con pour en comprendre la profondeur. En même temps, il n'avait pas fait X années d'étude pour étudier le cerveau humain, enfin sa psyché.

De quoi ? Notre échange ? Je ne pense pas que nous soyons du même monde ou alors vous aussi allez en boîte de nuit ?

Aucun doute sur la seconde question. Elle ne dégageait rien de ses femmes passé les trente-cinq ans qui allaient se défouler dans les boîtes de nuit pour jouer les cougars, les maîtresses qui avaient tout à apprendre à un jeunet, boutonneux qui découvraient la vraie fonction d'un aspirateur vivant. Ces femmes-là, il les évitait par peur de se faire manger. Cette cliente n'était pas faite du même bois. Un peu trop coincée, un peu trop prétentieuse, voir même emmerdeuse. Elle était décidée à poursuivre cette conversation alors qu'il tirait sur sa cigarette, rapprochant le tube du cendrier pour en faire tomber la cendre. Elle lui assura de ne s'éterniser ici et à cela, il répondit toujours avec cet air sympathique sur le visage.

À vrai dire, on ferme dans moins d'une heure, lança-t-il après avoir jeté un coup d'œil à l'horloge derrière lui. Je finis assez tard pour n'avoir qu'une envie, rentrer et me coucher. Même si je remplis avec classe la gamelle d'eau de mes chats, ils n'en tiennent pas trop rigueur. Et pour le reste, j'ai envie de vous retourner la question. Je fais mon taf, je suis là pour servir des verres, le reste, c'est du bonus pour le client et pour moi.

Et a vrai dire, il lui arrivait de rejoindre des amis pour finir leur soirée mais ils étaient souvent déjà bien ivres et il jouait le Sam de la soirée. Il en portait bien le nom. Et il était vrai qu'il restait avec sa casquette de barman, s'assurant que ces potes ne finissaient pas ivres, bien que Vas' tenait mieux que les autres.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla   [TERMINE] Eyes wide shut - Mickaëla EmptyVen 1 Juil - 22:11

Il disparut un instant sous le bar. Puis pris semi-congé pour s’éloigner vers l’arrière-salle. Son regard ne m’échappa pas. Ni la totalité de son langage corporel à dire vrai. Il ne faisait pas de doute qu’à ses yeux je devais avoir des goûts bien étranges. À moins qu’il le prenne pour un défi personnel. Un peu à l’image de la blague avec le gâteau à la carotte. Sauf que mon choix avait été des plus banales. Une réponse du tac-au-tac. Sans arrière-pensées. Sans penser tout court d’ailleurs. J’avais d’ailleurs senti un de mes sourcils se hausser en réaction à la sienne. Qu’est-ce qu’il avait de si étrange mon jus de cerise ? A défaut de pilules magiques, on fait avec les moyens du bord pour trouver le sommeil. À croire que c’était lui le vrai rabat-joie de service. Je décidais néanmoins de ne pas y accorder plus d’attention que de raison. En me secouant légèrement la tête (tandis que je n’étais pas dans son périmètre de vue pour qu’il y assiste), le moment se dissipa assez rapidement que pour ne pas se graver tel un souvenir à la mémoire. Alors peut-être bien que la soirée en elle-même le resterait, gravée je parle. Du moins pour moi. Pour lui je n’étais probablement rien de plus qu’une nième cliente. Et il n’avait pas tort. Et je ne voulais pas être plus. Vraiment pas. Peu importe ce que mes phrases mystérieuses pouvaient bien laisser penser. Je passerai peut-être bien la nuit à les analyser. Quand le sommeil ne vient pas, on s’occupe autrement. Il paraît que j’accorde trop d’heures à mes patients, au détriment de mon moi propre. Et comme ce dernier n’a pas particulièrement beaucoup auquel s’intéresser, pourquoi ne pas le psychanalyser ? Après tout, ce n’est pas un secret défense que je suis accro à mon job.
Devrais-je en rire ?

Sauvée par le gong.
Ou plutôt le barman qui aurait pu postuler pour ladite série. Il n’a pas dû la connaître. Trop jeune. Mauvais côté du Mur. Tout ça. Tout ça.
Je sors de ma pseudo-rêverie par le bruit du verre qui se pose à proximité. Lorsque je pose mon attention dessus, je remarque le deuxième cocktail. Ah tiens, je l’avais oublié celui-là. Et je peux difficilement l’avaler cul sec. Voire le boire tout court. Lui ne va pas le faire. Et si je l’offre à la première personne qui se présente au bar à partir de maintenant, ça peut vraiment partir dans tous les sens. Soit la personne va le prendre pour une invitation, soit pour un canular. Elle pourrait aussi prendre la mouche et je préfère autant éviter la discussion à sens unique qui pourrait s’en suivre. Pourtant, je ne peux pas non plus la boire. Pas seulement par principe, mais plus encore car ça ne collerait pas avec le jus de cerise. Et je ne me vois pas non plus emporter le verre à la maison pour le ramener demain. Ce serait là laisser sous-entendre davantage quelque chose qui n’est pas, n’a jamais et en aucun cas le sera. Je soupire intérieurement. Ce verre mystère me prend vachement plus la tête qui ne l’aurait dû.

Et là encore, le gong me sauve. Je vais devoir arrêter de l’appeler ainsi sinon ça va rester. Et un surnom pareil, je ne lui souhaite pas. Même si quelque chose me dit qu’il a déjà dû m’en trouver un. Peut-être – si pas probablement – le plus flatteur. Il pourrait toujours affirmer que je l’ai cherché. Auquel cas je n’aurai qu’à hausser les épaules. Après tout, n’avait-il pas été convenu que ni l’un ni l’autre nous nous rappellerions de cette rencontre ? Si l’on puit la qualifier de tel.

Je souris à ces remarques-slash-conclusions. Porter mes patients à confusion. Si seulement c’était si facile. Enfin, on s’entend. Je ne veux en rien dénigrer leur aptitude à faire la part des choses. Et il est vrai que je n’ai pas précisé ce que nous avons bu lors de ces séances quelque peu plus exotiques. Je me demande d’ailleurs pourquoi j’ai été lui confier cela. Pour le même prix cela pourrait se tourner contre moi. Bon d’accord, peut-être pas à Downfall. Mais nous savons tous que, à gauche du Mur ou à droite du Mur, les bruits de couloir vont toujours bon train et que ce sont les plus difficiles à canaliser. Mais auraient-ils pour autant le même effet à Downfall qu’au dehors ? La question mérite analyse autant que débat. Mais peut-être pas ce soir. Mais peut-être pas avec ce charmant barman.

Il vient d’ailleurs confirmer cette pensée. Non effectivement, nous ne venons pas du même monde. Ni du même vécu. Ni du même quoi que ce soit. Et non les boites de nuit et moi nous n’avons pas été présentées. Mais assurément pas pour les raisons les plus évidentes. Il n’est pas obligé de l’apprendre. Personne ne l’est.

Je souris une nouvelle fois à l’image du barista pour chats. Comme l’homme qui prépare le bibi de son gosse avec moult mouvements et de temps perdu pour un résultat final que tout internet se farcit, mais qui intéresse si plus le principal concerné. Bob ne l’aurait pas mieux décrit. Même s’il aurait peut-être apprécié que je fasse un peu de magie avec ses croquettes bio hypoallergéniques. Une dans ma poche. Un derrière son oreille. Une sous le verre retourné. Mouais … malgré les apparences il n’est pas très gourmand. Ça vaudrait uniquement une petite séance d’humiliation pour les nuls. Et je lève mon verre de jus à cette constatation et avale une petite gorgée avant de répondre à mon tour.

- « Quelle question au juste ? »

Parce que ce n’est pas comme si je n’arrêtais pas de lui en poser. Qui sait, j’ai peut-être raté ma vocation. J’aurais dû aller pour les interrogatoires policiers. Même s’il m’est arrivé d’être appelée à la barre pour juger de l’état psychologique d’un inculpé.

- « Celle sur la divergence de nos mondes ou celle sur les différents visages que nos rôles mutuels nous imposent ? »

Beaucoup trop de mots pour ne rien dire, j’en conviens.

- « Défaut professionnel. »

Que je juge utile de rajouter, même s’il doit lui manquer une information cruciale pour faire le lien. Peu importe, on n’est plus à ça près. Et tant mieux pour lui que l’heure de fermeture approche. Au moins il pourra me montrer la porte sans avoir à se montrer grossier. Ce qu’il vient d’ailleurs de faire. Me montrer la porte je veux dire. Le grossier ça doit être pour moi. Histoire d’équilibrer la donne.

Je sirote encore une gorgée avant de reposer mon verre et de tirer quelques billets verts de mon sac. Assez que pour payer mes trois commandes, à défaut de pouvoir tous les attifer de consommations.

- « Vous en avez de la chance. Le job parfait avec une touche l’altruisme. »

Et je suis sincère.

- « Vous faites cela très bien. »

Même si je lui ai déjà tenu des propos similaires plus tôt dans la soirée, elles s’étendent au-delà de sa simple capacité à jongler avec des bouteilles et faire chanter les papilles. Peut-être bien que je reviendrai. Ce qui pourrait moins lui plaire qu’à moi. Ou dont il pourrait éperdument se foutre comme il l’a quelque peu sous-entendu. Ce qui ne saurait me vexer. J’ai dépassé ce stade il y a bien longtemps déjà.

- « Merci pour cet agréable moment. J’espère ne pas avoir abusé au-delà des limites du raisonnable. »

C’est une question rhétorique. Je n’aspire pas à une réponse de sa part. Ce serait d’ailleurs fort sympathique de sa part s’il pouvait s’en abstenir. Je me suis redressée et commence à enfiler mon manteau.

- « Vos chats aussi ont de la chance de vous avoir. »

Et sur cette phrase sans queue ni tête, je me retourne et me dirige d’un pas léger vers la sortie. Je pourrais aller continuer ma tournée ailleurs, mais cela ne me tente pas outre mesure. Il faut croire que j’ai trouvé ici pil poil ce qu’il me fallait avant de rentrer. Qui l’eut cru.
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